Comment faire confiance? Comment croire encore quand on nous a menti, trahi, blessé ?
La blessure de trahison laisse les traces d'une morsure qui a infecté le corps émotionnel. Celui-ci reste dans une lutte par peur de souffrir davantage. Alors la personne fait le choix inconscient de contrôler l'autre , de le surveiller ,voir de l'emprisonner .
A l'origine de la trahison se trouve les abus physiques, psychologiques, émotionnels . La personne doit revisiter sa vie à la lumière de cette blessure pour donner sens à ce besoin de contrôle excessif.
- A t-elle subi un attouchement, un viol, des agressions physiques répétées ?
- A t-elle été maltraitée verbalement, dévalorisée, non reconnue dans ses compétences?
- S'est-elle sentie envahie par un parent intrusif, exigeant, ou lui-même très contrôlant?
- A t-elle été mal aimée, sans respect de sa personnalité, de son autonomie?
Cette attitude contrôlante se développe chez l'enfant vers 3, 4 ans quand il cherche à affirmer son identité, quand il s'oppose aux parents par le NON, Si le parent n'accepte pas, n'accueille pas cette recherche d'autonomie, ou si à l'inverse le parent ne pose aucune limite à son enfant, ce dernier se sentira trahi, c'est à dire non soutenu dans ses besoins et ses désirs.
Il en résulte une grande colère , souvent non exprimée, et un sentiment que les adultes ne sont pas fiables.
Pour faire face à ce manque de confiance vis à vis des autres, l'enfant devient contrôlant, soit par la domination, soit par la séduction, soit par la manipulation. Il peut mentir et abuser son entourage pour maintenir le contrôle.
Adulte, la personne contrôlante est souvent très exigeante, tant vis à vis d'elle-même que des autres. Elle possède une forte personnalité et impose souvent son point de vue. Elle veut souvent tout gérer, tout contrôler . Elle se montre combative et forte, et veut prouver sa fiabilité.
Souvent elle s'épuise dans son désir de toute puissance, et son mental a dû mal à lâcher prise. Elle doit parfois atteindre un état de burn-out avant d'accepter de s'ouvrir à sa vulnérabilité et sa sensibilité.
Derrière le masque du contrôlant, il y a un enfant qui ne s'est pas senti reconnu, qui n'a pas été suffisamment valorisé qui a manqué du regard bienveillant et fier de ses parents.
L'accompagnement de la blessure de trahison passe par:
- la reconnaissance par la personne de sa structure contrôlante
- L'acceptation des imperfections des autres et de soi-même
- La capacité à vivre l'instant présent et à lâcher-prise
- L'ouverture à sa vulnérabilité et sa sensibilité
- L'écoute de ses besoins et de ses désirs
- La nécessité de faire confiance et de se faire confiance en acceptant les erreurs et les échecs
- L'ouverture à l'inconnu , à l'imprévu, à l'insolite
Déposer le masque du contrôlant est souvent douloureux, car la personne se sent à nue, désarmée, vulnérable. Le travail d'accompagnement implique une très forte alliance thérapeutique pour que la personne soit sécurisée, en totale confiance. Après quelques mois ou plus, il y a la reconnaissance d'une vie meilleure.
