Valérie Rousseau
Thérapeute psychocorporel en Gironde

Le lien d'attachement : à l'origine de notre équilibre émotionnel


Pour se construire et se développer harmonieusement, à la fois physiquement et psychologiquement, le bébé a besoin d’un contact rassurant, sécurisant qui apporte soutien et protection.

Nourrir un enfant uniquement d’aliments ne suffit pas. Les « expériences » réalisées dans l’Allemagne nazie avec les pouponnières, et plus tard dans les orphelinats en Roumanie, témoignent que le bébé privé de toucher et de contact physique vit un stress cérébral tellement intense qu’il peut se laisser mourir.

 

Ainsi très tôt, l’enfant va élaborer une reconnaissance de la personne ou des personnes qui lui apportent la satisfaction de ses besoins de réassurance et de sécurité. Cet apprentissage constitue le lien d’attachement. La force de ce lien dépend de la qualité de présence et de l’état émotionnel de l’adulte faisant figure d’attachement.

Ainsi plus les réponses de l’adulte sont appropriées, constantes et prévisibles, plus le nourrisson est sécurisé et apaisé. A l’inverse plus l’adulte est instable, manque de cohérence dans ses réactions et ses comportements, plus l’enfant est en proie à des émotions compliquées et peut plus tard chercher à prendre le contrôle d’une situation pour se rassurer.

On considère que l’attachement du tout-petit s’organise autour d’une seule personne, en général la mère, puis en grandissant il va se multiplier vers d’autres personnes.

 

John Bowlby psychanalyste et psychiatre et Mary Ainsworth sa collaboratrice elle-même psychologue ont théorisé les principes du lien d’attachement et ont défini divers profils d’attachement selon que le parent a été plus ou moins sécurisé durant sa propre enfance.

Le profil dit sécure représente 60% des relations et les 3 autres dits insécures englobent des mécanismes d’adaptation de l’enfant en rapport aux réponses parentales, souvent inadéquates ou agressives. Ces 4 modèles de lien d’attachement sont associés à 4 types de comportement parental.

 Dans le modèle sécure, l’enfant vit bien la séparation avec sa figure d’attachement, il est détendu et ose explorer l’environnement en son absence. Quand sa mère revient, il est content de la retrouver. Le parent se sent lui aussi en sécurité loin de son enfant et sait adapter à son retour ses réponses aux besoins de l’enfant.  Ce parent a le plus souvent développé avec son propre parent un lien sécurisant qu’il reproduit, il est souvent autonome émotionnellement et en confiance.

Dans les autres modèles, l’enfant se sent nerveux et en insécurité en l’absence ou même en présence de sa figure d’attachement

Dans le modèle insécure-résistant ou anxieux environ 20% des cas, l’enfant est en détresse durant la séparation et reste dans cet état même après le retour du parent.  Il va développer des stratagèmes (maladies, comportements inadaptés) pour se soustraire à la séparation avec sa figure d’attachement . Ce dernier est souvent préoccupé, marqué par des évènements difficiles à accepter, des règlements de compte familiaux, des problèmes dont il n’arrive pas à se dégager.  Le parent anxieux a eu souvent lui-même des parents anxieux. L’enfant absorbe l’anxiété du parent.

 Dans le modèle insécure-évitant environ 15% , l’enfant ne semble pas faire cas du départ de son parent. Il ne montre pas d’émotion particulière à son retour. Il semble se débrouiller seul, et fait preuve d’une force extérieure apparente, cachant ses fragilités. Il intègre la croyance qu’il ne peut pas compter sur les autres. Le parent de son côté est dans un état d’esprit détaché. Lui-même a souvent connu le rejet et la solitude. Il manque alors de sensibilité et d’empathie pour son enfant. Ses réponses n’apportent pas la sécurité nécessaire à l’enfant.

 Enfin dans le modèle désorganisé ou désorienté, l’enfant n’a pas développé de stratégie d’attachement, car le parent est trop instable, parfois maltraitant, souvent traumatisé lui-même. Le parent est porteur de violence, d’abus ou d’autre traumatisme et est envahi par son passé. Il manifeste des peurs qu’il transmet à son enfant. Ce dernier désorienté cherche ailleurs de la sécurité et manifeste de l’indifférence pour son parent.

Ainsi s’établit peu à peu la notion de transmission intergénérationnelle. Si le parent continue de transmettre à son enfant ses propres modèles d’attachement, il ne peut y avoir réparation du lien d’attachement. Il est donc nécessaire que l’adulte-parent prenne conscience du lien qu’il a mis en place avec ses propres figures d’attachement. Les travaux d’observations ont montré la transmission d’un même modèle à plus de 75%. Le travail thérapeutique et la libération des blessures d’enfance permettent de ramener de la sécurité dans la relation.

 

Ainsi de nombreuses blessures, en particulier celles de rejet ou d’abandon s’ancrent dans la manière dont l’enfant a pu s’attacher à son parent. Plus tard, ce lien d’attachement jouera un rôle essentiel dans les relations amoureuses qui réactivent ces liens de l’enfance, et dans les relations avec ses propres enfants.


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